Laisser tourner le chauffage quand la nuit s’installe peut, en première approche, paraître très confortable : on espère ainsi gagner du temps au réveil, ou profiter d’un tarif électrique moins onéreux. En revanche, la réalité n’est pas toujours aussi rose. Si l’air extérieur se montre trop frais et que votre piscine n’est pas équipée d’une bonne couverture isothermique, vous risquez de perdre plusieurs degrés en l’espace de quelques heures, ce qui force la pompe à chaleur (ou tout autre dispositif) à compenser ce déficit, avec à la clé une facture gonflée et une plus forte sollicitation de l’équipement. Il est donc crucial de mettre en balance le gain potentiel (heures creuses, confort matinal) et les déperditions nocturnes, sous peine de voir l’opération se transformer en gouffre financier.

Afin de comparer les atouts et les risques, voici un tableau présentant les principaux aspects d’un chauffage nocturne, selon différentes conditions climatiques et configurations :

Se baigner dès l’aube, sans temps d’attente

Pour les lève-tôt ou ceux qui aiment pratiquer la natation au lever du soleil, chauffer la nuit assure une eau déjà agréable sans qu’il soit nécessaire d’attendre plusieurs heures le matin pour gagner quelques degrés. Cette option convient particulièrement à ceux qui vivent dans une région où l’écart entre les températures diurnes et nocturnes demeure faible, ce qui limite les pertes de chaleur.

Profiter de tarifs heures creuses

Si votre fournisseur d’énergie applique un coût plus avantageux pendant la nuit, chauffer votre bassin sur cette plage horaire peut alléger la facture, du moins si la piscine ne se refroidit pas trop. Pour obtenir un vrai bénéfice, mieux vaut disposer d’une couverture performante (bâche, volet) qui minimise l’évaporation et l’échange thermique entre l’eau et l’air. Par ailleurs, cet intérêt se révèle plus net dans des zones où la nuit n’est pas trop froide, évitant de compenser constamment plusieurs degrés perdus.

1. Couverture isothermique ou volet roulant
   Empêchez le contact direct avec l’air frais et limitez grandement l’évaporation, permettant de conserver plusieurs degrés jusqu’au lendemain sans solliciter le chauffage en continu. L’investissement (simple bâche à bulles ou volet motorisé) varie, mais le principe demeure de freiner les déperditions nocturnes.
2. Chauffage intermittent en journée
   Au lieu de faire tourner la pompe à chaleur alors que l’air se rafraîchit, programmez-la lorsque l’extérieur collabore davantage (en matinée ou en début d’après-midi, si vous couvrez la piscine aussitôt). Le COP (coefficient de performance) d’une pompe à chaleur est généralement meilleur quand l’air est plus doux.

Conseils pratiques pour optimiser le chauffage de votre piscine

• Contrôler et programmer intelligemment : Utilisez un thermostat ou un système domotique pour cibler précisément les heures où la chauffe est rentable, et arrêtez-la si la température extérieure devient trop basse ou si l’eau atteint déjà le degré souhaité.
• Veiller à l’encrassement du filtre : Un filtre propre favorise la bonne circulation de l’eau et la diffusion de la chaleur, réduisant la durée nécessaire pour atteindre la température visée.
• Entretenir la pompe à chaleur : Nettoyez régulièrement les ailettes et les échangeurs, et faites vérifier périodiquement l’ensemble par un professionnel, pour préserver un rendement élevé.

S’il peut être tentant de laisser votre piscine chauffer toute la nuit, la pertinence réelle de cette approche dépend essentiellement du climat (nuit fraîche ou non), de la qualité de votre couverture et du différentiel de coût électrique entre le jour et la nuit. Dans les régions où les températures nocturnes restent relativement clémentes et où vous disposez d’un tarif heures creuses bénéfique, cela pourrait être une excellent solution

En espérant vous avoir aidé ! Bonne baignade !