Avant d’aborder la réglementation et les potentielles interdictions relatives aux piscines au sel, il est utile de bien comprendre comment fonctionne une piscine traitée au sel, car sa technologie est bien plus subtile qu’il n’y paraît. En effet, contrairement à une idée reçue, ce n’est pas directement le sel qui désinfecte votre bassin, mais tout repose sur un appareil clé : l’électrolyseur au sel. Installé sur votre système de filtration, il génère un très faible courant électrique dans l’eau qui transforme le sel (le chlorure de sodium) en un chlore naturel et actif (l’hypochlorite de sodium). C’est donc ce chlore qui va détruire les algues et les bactéries pour garantir une eau saine et pure, avant de se reconvertir en sel sous l’effet des UV du soleil, créant ainsi un cycle vertueux et quasi autonome qui vous libère de la nécessité d’ajouter manuellement du chlore chimique.

Venons-en à la question centrale qui vous préoccupe, car la réponse est nuancée : s’il n’y a pas d’interdiction générale, des règles spécifiques peuvent effectivement s’appliquer localement.

La source du problème : le rejet de l’eau salée

Le véritable enjeu ne concerne pas la baignade ou la nature de votre piscine, mais bien la vidange de son eau, car en effet, le rejet d’eau piscine au sel dans le milieu naturel ou dans des stations d’épuration qui ne sont pas équipées pour le traiter peut poser des problèmes écologiques. Les chlorures qu’elle contient peuvent perturber l’équilibre de la faune et de la flore aquatiques et même endommager certaines infrastructures d’assainissement, et c’est précisément pour cette raison que des communes, souvent les plus soucieuses de leur environnement, ont mis en place un encadrement plus strict.

Comment vérifier la réglementation dans votre commune ?

Pour obtenir une réponse définitive et fiable, la démarche est bien plus simple qu’on ne l’imagine et se fait directement auprès de votre commune, et c’est bien l’unique moyen de sécuriser votre projet de construire sa piscine ou de vous assurer de la conformité de votre bassin actuel.

• Prenez contact avec votre mairie, car le service de l’urbanisme ou le service technique est votre meilleur allié pour connaître le règlement d’assainissement et les règles spécifiques au rejet des eaux de piscine.
• Consultez le Plan Local d’Urbanisme (PLU), qui peut contenir des dispositions sur la gestion des eaux pluviales et usées, incluant parfois des restrictions pour les piscines au sel.
• Rapprochez-vous du SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) si votre habitation n’est pas raccordée au tout-à-l’égout, puisqu’il vous précisera les règles à suivre pour votre installation.

L’éventualité d’une restriction locale n’est finalement qu’un des paramètres à prendre en compte dans votre réflexion, c’est pourquoi, pour savoir si le traitement au sel est véritablement fait pour vous, il est important de peser l’ensemble de ses caractéristiques. En effet, si ses nombreux avantages séduisent beaucoup de propriétaires de piscines, ses quelques inconvénients doivent être connus pour faire un choix parfaitement éclairé.

Et si, après vérification, votre commune fait bien partie de celles qui limitent l’usage du sel, ne voyez surtout pas cela comme une impasse, car en effet, d’autres systèmes de traitement existent et offrent d’excellentes performances. Le traitement au chlore reste une valeur sûre et une solution très économique, mais pour retrouver un confort de baignade proche de celui du sel, vous pouvez aussi vous tourner vers le brome, qui est idéal pour les eaux chaudes et les spas, ou vers l’oxygène actif, réputé pour sa grande douceur même s’il est moins rémanent. Ainsi, ces alternatives, qui n’impliquent aucun rejet d’eau salée, sont acceptées sur tout le territoire.

Finalement, la crainte d’une interdiction généralisée de la piscine au sel est une idée reçue, puisque le véritable enjeu est local, écologique, et se concentre sur la gestion de l’eau salée. Ainsi, la clé pour vous est donc de prendre les devants en vous renseignant auprès de votre mairie, car c’est seulement une fois cette simple vérification effectuée que vous aurez toutes les cartes en main pour peser sereinement les avantages et inconvénients et choisir le système qui vous apportera le plus de confort et de tranquillité d’esprit sur le long terme.